Moderat – Bad kingdom

Bon point argentJe réalise avec horreur à l’occasion de la sortie du troisième et apparemment ultime opus de Moderat que je n’en ai jamais parlé ici, ni d’ailleurs d’Apparat, une des deux moitiés de ce trio (je vais m’expliquer sans tarder sur cette étrange conception des mathématiques)

Moderat est effectivement une sorte de duo qui rassemble deux entités : Modselektor, lui-même constitué d’un duo, et Apparat, constitué de Sascha Ring tout seul. Bref, Modselektor + Apparat = Moderat, et au total ils sont trois. Et font partie de la crème de la scène électronique berlinoise.

En parallèle de leurs carrières respectives, ces artistes ont donc décidé de faire cause commune le temps d’une trilogie dont le dernier chapitre vient donc de sortir. Plutôt que de se creuser la tête à trouver des titres à leurs albums (nommés Moderat, II et III), les trois acolytes ont préféré se concentrer sur la musique… Du coup, difficile de recommander un album plus qu’un autre, la qualité étant au rendez-vous du début à la fin. Toujours pourra-t-on noter que l’évolution de Moderat a suivi celle d’Apparat qui, de DJ/producteur à ses début (dans une veine glitch/IDM de la lignée des Aphex Twin), s’est progressivement tourné vers le chant et des formats plus pop. Alors que le premier Moderat est donc très instrumental, les suivants voient la voix de Sascha Ring prendre une place croissante.

Difficile aussi de choisir un titre, mais c’est finalement Bad kingdom, extrait de II, qui coiffe Reminder (extrait de III) au poteau. On citera également comme autres très bons titres : Seamonkey et Nasty silence sur Moderat, Therapy sur II, et Intruder sur III.

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Kat Onoma – La chambre

Bon point argentUn des seuls titres en français des alsaciens de Kat Onoma : La chambre, dont le texte est adapté d’un poème de Pierre Alféri, fils du philosophe Jacques Derrida. C’était en 1995, dans l’album Far from the pictures. Le jeu de guitare de Rodolphe Burger est aussi subtil que sa voix est profonde.

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Björk – Stonemilker (album: Vulnicura)

Bon point argentOn avait adoré quand Björk avait sorti les violons pour nous parler de sa meilleure amie dans Joga (Homogenic – 1997)

On adore de nouveau lorsqu’elle les ressort pour nous parler de son amour perdu dans Stonemilker, premier titre de son nouvel album Vulnicura.

On aurait aussi adoré vous faire partager facilement cette magnifique chanson de cette artiste unique, malheureusement Björk ne nous facilite pas la tâche, à nous autres passeurs de musique : celle-ci a en effet refusé que son nouvel album figure sur les plateformes de streaming (ceci dit, il est vrai que la rémunération des artistes y est anecdotique), et si le titre bénéficie bien d’un clip, celui-ci est en 3D immersive est n’est visualisable qu’avec un casque Oculus Rift. Pas la peine de le chercher sur Youtube, donc, ni sur Vimeo où vous risquez d’atterrir sur un clip non-officiel (supposément de danse contemporaine, puisqu’un chorégraphe est cité dans les crédits) où un monsieur tout nu et filmé en noir et blanc se roule dans la boue et fait le poirier le zizi à l’air ce qui, disons-le tout de go, n’aide pas à se concentrer sur la beauté du chant de l’Islandaise(*)

Ne reste donc plus que Grooveshark (la plateforme de streaming qui se veut légale selon ses fondateurs, mais qui croule néanmoins sous les procès des majors) ou d’éphémères liens sur Youtube avec la pochette du disque en guise de clip.

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Et si vous voulez la voir en concert, sachez que Björk fait deux dates en France cet été, dont la Route du Rock le 15 août à Saint Malo (l’autre concert, en juillet à Lyon est déjà complet)

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(*)Allez, pour ceux qui veulent rigoler un coup, je vous mets le lien, mais je vous en conjure, si vous vous en servez pour écouter la chanson, éteignez votre écran.

Limousine – La Gaviota

On ne peut pas dire que Limousine soit célébrissime… Ni ce Limousine-là (français), ni les autres d’ailleurs, car plusieurs groupes partagent ce nom. Trois albums (instrumentaux) au compteur, en 2006, 2012 et 2014. Pour le reste, ne les connaissant moi-même pas très bien, j’assume le panaché de copier-coller ci-dessous en provenance des Inrocks et de Magic:

Deux ans avant que Poni Hoax ne devienne le meilleur groupe de rock de l’Hexagone (NDLR: c’est l’avis de Magic, qui a la fâcheuse de dégoter deux ou trois meilleurs groupes de la décennie par numéro…), le compositeur, saxophoniste et multi-instrumentiste Laurent Bardainne avait fondé Limousine en compagnie de Maxime Delpierre (guitare) et David Aknin (batterie) – issus comme lui-même d’une scène jazz trop étriquée pour leurs envies respectives de diversité et de légèreté. Interprétées avec toute la retenue et la classe d’instrumentistes chevronnés fonctionnant en symbiose, la seule chose qui soit “jazz” au sujet des neuf pièces qui composent ce magnifique deuxième album est la superbe et chaleureuse mise en son, qui produit exactement la même impression de feutré et de proximité que généraient les enregistrements du tandem Gil Evans/Miles Davis.

Non, ici tout est cinématique, volontairement, ouvertement. Passée l’agréable sensation de la première écoute, le temps de faire un clin d’œil à Brian Eno et Air réunis (Cosmos), les suivantes suggèrent qu’ il n’est pas impossible que II soit aussi un “album-devinette”, imaginé pour titiller les sens du mélomane cinéphile.

Cette musique de peu de notes se révèle hautement suggestive, d’une perversité que n’affichent pas son élégance, sa joliesse. Répétitive comme une idée noire qui tournerait dans une nuit blanche, elle dessine à force de boucles une fresque, un dédale dont la profondeur de champ vire parfois au vertige – impression d’un Sergio Leone mis en son par Godspeed You! Black Emperor. Pop-music laconique, où il faut fermer les yeux pour relier les points épars par des traits flous et colorés. Fascinant.

Fin du plagiat, place à l’écoute du premier titre du deuxième album de Limousine, sobrement (comme leur musique) intitulé « II ».

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The Cinematic Orchestra – To build a home (album: Ma fleur)

Bon point argentOn ne sait pas trop comment ça leur a pris, aux gens de la production d’une émission de télé crochet animée par Benjamin Castaldi sur D8 (la Nouvelle Star, pour ne pas la nommer)… On se demande encore par quels méandres de leurs connexions neuronales leur est venue l’idée, après avoir programmé du Michael Jackson, du Francis Cabrel et du Vanessa Paradis plus tôt dans l’émission, d’envoyer une candidate sur la piste interpréter le bouleversant To build a home de The Cinematic Orchestra (dont la version originale est portée par la voix androgyne de Patrick Watson)

Candidate qui s’en est fort bien sortie au demeurant, délivrant aux ados de la ménagère de moins de 50 ans ce petit moment de grâce.

Pour la version d’origine, ça se passe ici :


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Philip Glass – Opening (album : Glassworks)

Bon point argentLors du concert de Locus Solus Orchestra dont fait partie Manu Delago à qui j’ai récemment consacré un article, on a pu entendre une version réarrangée de l’Opening de l’album Glassworks de Philip Glass (à moins que ce n’ait été de Closing, les deux titres partageant le même thème)

Les amateurs de la BO du film La leçon de piano seront en terrain connu avec ce titre, ce qui n’a rien de très étonnant, Philip Glass et Michael Nyman (le compositeur de la BO) étant plus ou moins issus du même courant musical : la musique minimaliste américaine.

Dans les deux cas, il s’agit d’une pièce pour piano à la rythmique simple et répétitive, sans réelle mélodie… et pourtant tellement émouvante.

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Zend Avesta (Arnaud Rebotini) – One of these days

Bon point argentGodforsaken roads, second album du groupe Black Strobe, est sorti le 6 octobre. Black Strobe est un groupe au style hybride, qu’on pourrait qualifier d’électro-blues, et que je goûte avec modération. Disons que n’ayant pas du tout aimé leur premier album, j’ai néanmoins été agréablement surpris par le second qui, aussi intéressant qu’il soit dans sa manière de croiser les styles, ne reste pas forcément ma tasse de thé. Et si ce n’est pas du thé, mieux vaut consommer avec modération, nous dit le Ministère de la Santé. Alors pourquoi en parler? Car derrière Black Strobe se cache Arnaud Rebotini, et que cette actualité est un bon prétexte pour évoquer ce grand bonhomme (au sens propre comme au figuré) à la curiosité musicale insatiable. Outre Black Strobe, Arnaud Rebotini officie en son nom propre, sous lequel il livre d’intéressants morceaux électro enregistrés grâce à sa collection de synthés vinage, ainsi que sous le nom de Zend Avesta, pseudonyme sous lequel il a commis en 2000 un magistral (et malheureusement unique) album qui lui vaut mon estime éternelle : Organique.

Classé dans le rayon « musiques électroniques », Organique, comme son nom l’indique, n’est pourtant que très peu synthétique : pas d’ordinateur, beaucoup d’instruments classiques… C’est surtout un album très audacieux, à la frontière entre pop et musique contemporaine (John Adams, Steve Reich, Karlheinz Stockausen), et on ne voit guère que l’immense et regretté Alain Bashung, avec son album L’imprudence, pour avoir réalisé un tel mélange avec autant d’ambition et de réussite. Autre point commun entre ces deux albums : Bashung justement, qui apparait également sur Organique, posant sa voix sur le titre Mortel battement / Nocturne.

Il semble que la réalisation d’Organique ait été rendue très compliquée par le décalage entre l’ambition du projet et son budget, ce qui peut expliquer que l’expérience Zend Avesta en soit malheureusement restée là, interrompue à la faveur d’un retour aux musiques plus synthétiques (ou mâtinées de rock chez Black Strobe). Dans l’actualité musicale d’Arnaud Rebotini figure néanmoins la BO du film Eastern Boys, dans laquelle quelques titres renouent avec le style Zend Avesta : faut-il y voir une raison d’espérer? Arnaud, si tu nous lis…

En attendant ce très hypothétique retour du plus talentueux des alter-egos d’Arnaud Rebotini, écoutons One of these days, chanson extraite d’Organique sur laquelle l’ex-chanteuse de Gus Gus, Hafdis Huld, vient poser sa voix douce sur des arrangements qui ne sont pas sans rappeler des pièces de Steve Reich telles que Eight lines.

 

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Détroit (Bertrand Cantat & Pascal Humber) – Ange de désolation (+ critique album: Horizons)

Bon point argentÇa y est, il est sorti, le premier album post-Vilnius de Bertrand Cantat. Une décennie que les fans de Noir Désir l’attendaient. Et ils ne devraient pas être déçus : Cantat n’a rien perdu de son talent. Musicalement, Horizons est dans le prolongement de l’évolution de Noir Désir : leur dernier album studio, Des visages, des figures, marquait un tournant vers une musique plus posée et variée, moins rock pur et dur, qui se perpétue ici. On peut donc imaginer que cet album n’aurait pas été fondamentalement différent s’il avait été estampillé Noir Désir au lieu de Détroit. Quant aux mots, difficile de ne pas les mesurer à l’aune du parcours personnel tragique du chanteur. Deux chansons y font référence explicitement : Ange de désolation, qu’on ne peut pas ne pas voir comme une lettre à Marie Trintignant, et Horizon, qui fait allusion à son séjour en prison. A travers ces deux titres, Bertrand Cantat livre sa version. Si certains s’offusqueront sans doute qu’il ose évoquer son amour pour Marie Trintignant et la douleur de sa perte alors qu’il en est lui-même la cause, Ange de désolation n’en est pas moins une chanson bouleversante (au contraire)

Le retour de Bertrand Cantat à la vie (artistique) active est donc un retour gagnant, avec un album cohérent et réussi, où la voix et les textes de l’ex-leader de Noir Désir sont toujours aussi prenants. Seul bémol : la reprise finale d’Avec le temps de Ferré qui, si elle prend une résonance particulière dans ce contexte, s’avère un peu décevante en raison d’arrangements pas forcément très pertinents.

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Noir Désir – A l’envers, à l’endroit (…et le retour de Bertrand Cantat)

Bon point argentD’un côté (à l’endroit), le leader du plus grand groupe de rock français de ces dernières décennies. De l’autre (à l’envers), un homme qui a battu à mort sa compagne. Seulement voilà, ces deux côtés constituent les deux facettes d’une seule et même personne.

La réapparition médiatique de Bertrand Cantat, qui prélude à la sortie de son nouvel album le 18 novembre*, ne manquera donc pas de faire polémique et de susciter les débats entre les tenants du « c’est un meurtrier, qu’il se cache » et ceux du « il a payé sa dette, il a le droit de retourner travailler comme tout le monde »; voire ceux (les fans hardcore) du « arrêtez d’embêter le Dieu Cantat avec ces broutilles, même les génies font des erreurs »

Ce blog étant consacré à la musique, il n’est pas le lieu pour débattre sur l’homme et la pertinence de son retour à la vie active.  En attendant de juger son futur album d’un point de vue purement musical, on se contentera donc d’écouter avec une pointe de nostalgie une chanson de la grande époque de Noir Désir : A l’envers, à l’endroit, tiré de Des visages, des figures (2001), qui fut le dernier album du groupe, il y a douze ans déjà…

*la sortie, initialement prévue le 25 novembre, a été avancée d’une semaine, le 25 novembre étant également la journée mondiale contre la violence faite aux femmes : un hasard de calendrier pour le moins malheureux…

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Cliff Martinez – First sleep (BO Solaris)

Bon point argentS’il est un film dont la musique participe fortement à l’atmosphère qui s’en dégage, c’est bien Solaris de Steven Soderbergh (2002). Remake réussi du grand classique d’Andrei Tarkovski (1972) que tout bon cinéphile se doit d’avoir vu, le Solaris de Soderbergh doit beaucoup à la BO de Cliff Martinez, ancien membre des Red Hot Chili Peppers (sa musique n’a plus rien à voir avec celle du groupe) et compositeur fétiche de Soderbergh. C’est d’ailleurs également ce qu’en pense Cliff Martinez lui-même, la considérant comme sa musique de film la plus réussie.

Si la BO de Solaris évoque beaucoup le son du hang drum, une percussion très intéressante inventée par une petite entreprise suisse dans les années 2000 (et dont je vous ferai écouter un de ces jours un morceau d’un virtuouse de l’instrument), il semblerait que Cliff Martinez ait en realité fait appel à un gamelan (orchestre balinais) pour l’interpréter. De ces percussions mélodiques, passées dans des delays et complétées d’un orchestre, il résulte une musique hypnotique, à l’image des héros du film sous l’emprise de la planète Solaris autour de laquelle ils gravitent, un musique à la fois ample comme l’espace qui les entoure et étouffante comme le vaisseau dans lequel ils sont confinés.

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Fauve – Blizzard

Bon point argentComme promis, voici Blizzard, titre éponyme du premier EP de Fauve. C’est toujours cru, c’est toujours rageur, c’est toujours bien…

Je vous conseille d’écouter plutôt sur Deezer, sauf si vous avez 8 minutes 28 secondes devant vous pour visionner la version longue (en vidéo) qui est un peu… longue.

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James Blake – Retrograde

Bon point argentSorti plus ou moins de nulle part en 2011, le premier album de James Blake ne ressemblait à rien de connu dans le rayon musiques électroniques au sein duquel on trouvait son CD(*), un disque très novateur qu’on eut tôt fait de qualifier de post-dubstep. Je vous laisse vous référer à la page Wikipedia afférente pour vous informer sur ce qu’est le post-dubstep : l’article en question définit déjà le dubstep « de base » comme « une des mutations du UK Garage et du 2-step (…qui…), comme le grime, autre mutation du garage, s’est développé sur la base d’atmosphères urbaines et futuristes et de rythmes à un tempo proche de 140 bpm. (…) Hormis les influences directes du 2-step, on y retrouve des éléments issus de la jungle et de la drum & bass, du dub, de l’electronica, et de la techno.« , donc je ne vous dis pas pour le post-dubstep…

La musique de James Blake est certes de la musique électronique, mais surtout il y a cette belle voix androgyne que le jeune homme pose dessus… Aussi créative soit-elle musicalement, Björk ne serait pas Björk sans sa voix si caractéristique. Il en va de même pour James Blake : un style ET une voix. Après un premier album tout-à-fait intéressant, même si pas toujours très facile d’accès, est donc sorti récemment sa deuxième livraison, intitulée Overgrown, dans laquelle James Blake a la bonne idée de moins trafiquer sa voix que sur le premier album, laissant mieux apprécier sa beauté nue.

Retrograde est le titre que j’ai choisi de vous faire écouter.

(*) les CD étaient des objets que l’on achetait et sur lesquels se trouvaient de la musique non compressée, mais je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, où il y avait des magasins Virgin et où la Fnac était une enseigne culturelle qui ne vendait pas de cafetières.

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Fauve – Nuits fauves

Bon point argentLe premier EP de Fauve est sorti hier. Évacuons tout de suite la question de la qualité de la production : oui, c’est un peu cheap, on sait dès les premières secondes qu’on n’est pas en train d’écouter un album de MadonnaMais c’est reconnu et assumé par Fauve : ils sont encore un peu amateurs. On aurait probablement préféré que le son soit un peu meilleur, mais ce n’est pas ce qui fait l’intérêt du collectif. Et puis, si l’on jugeait un artiste qui démarre à la qualité du son de son premier album, La Fossette n’aurait jamais passé la porte de la chambre de Dominique A dans laquelle il a été enregistré, et c’eut été bien dommage. On pourrait aussi trouver à redire sur la variété limitée des musiques, mais là encore ce n’est pas l’intérêt principal de Fauve, et certaines fonctionnent très bien, comme celle de Nuits Fauves.

Là où ma tâche se complique, c’est que sur les six titres que comportent l’EP, il y en a un que j’ai déjà posté précédemment (Kané), et surtout il y en a trois autres qui méritent amplement un article… On va donc continuer pour cette fois avec Nuits Fauves, un autre morceau posté sur le net sous forme de vidéo bien avant la sortie de leur EP…

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…et on se retrouve bientôt pour écouter le titre éponyme de l’EP, Blizzard.

M83 – Midnight City

Bon point argentSi vous vous demandez quelle est la musique qui habille la pub du moment pour la Renault Captur, ou si vous vous êtes demandés l’année dernière quelle était la musique qui habillait le générique de l’Euro ou la pub pour le Samsung Galaxy Tab 2, une seule et même réponse : Midnight City, de M83.

Duo antibois* à l’origine fondé en 1999, désormais réduit à un seul membre, M83 (du nom d’une galaxie) est longtemps resté un groupe assez confidentiel en France, alors qu’il bénéficie d’une renommée bien établie outre-atlantique. J’en veux pour preuve qu’il lui a été confié la BO du blockbuster américain Oblivion (avec Tom Cruise) qui vient de sortir sur les écrans.

Un peu comme Woodkid, on peut soit trouver M83 soit superbe, soit d’une vacuité pompeuse (version grosses nappes de synthé, au lieu des cuivres chez Woodkid), mais force est de constater que ce titre est très efficace. On lui reprochera juste le solo de saxo à la fin, exercice considéré d’un goût douteux depuis le milieu des années 80.

*ce qui signifie « originaire d’Antibes », et non pas « militant pro-déforestation »

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Jacques Higelin – La balade au bord de l’eau

Comme Depeche Mode il y a quelques semaines de cela, Higelin nous livre l’album que l’on n’attendait plus. Moins inspiré pendant une période, le troubadour échevelé renoue à 72 ans avec ses meilleures années, récoltant au passage un ffff de Télérama pour son Beau repaire. Se rapprochant de la fin de sa vie, il y aborde sereinement le passage dans l’au-delà, dans cette très belle Balade au bord de l’eau qui ouvre l’album.

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Depeche Mode – Broken

Bon point argentEn voilà une bonne nouvelle… Vingt ans que le fan de Depeche Mode que je fus dans les années 80 attendait un digne successeur aux albums de la grande époque : les Black Celebration, Music for the masses, Violator, Songs of faith and devotion… On avait fini par cesser d’y croire, par se dire que l’ère du Depeche Mode créatif et inspiré était révolue à jamais, même si leur précédent opus Sounds of the universe, sans être totalement transcendant, les avait remis sur la pente ascendante, avec notamment l’imparable single Wrong. Et puis vient ce nouvel album, Delta Machine, dans lequel on retrouve un Depeche Mode au meilleur de sa forme. Le son est peut-être moins novateur qu’a l’époque de Black Celebration, où Martin Gore samplait le bruit d’une masse sur un bloc de pierre ou celui d’un objet cliquetant contre les rayons d’une roue de vélo (Blasphemous rumours), mais il garde une vraie identité. Et surtout, l’inspiration et la qualité des compositions sont de retour.

C’est le titre Broken que j’ai choisi comme extrait de ce nouvel album.

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Bachar Mar-Khalifé – Distance

Bon point argentBachar Mar-Khalifé est le fils de Marcel Khalifé, « compositeur-interprète libanais internationalement reconnu » (sauf de moi…), et frère de Rami Khalifé, également pianiste de jazz et membre de l’intéressant trio Aufgang (en gros, de l’électro jouée sur deux pianos à queue et une batterie), internationalement peu connu (sauf de moi, qui les ai déjà vu deux fois en concert).

Il vient de sortir Who’s Gonna Get the Ball from Behind the Wall of the Garden Today?, album métissé qui fait suite à Oil Slick, et dans lequel on retrouve une version solo de Distance, titre originellement paru dans Oil Slick (2010). C’est la version originale que nous écouterons aujourd’hui.

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Mansfield Tya – Je ne rêve plus

Bon point argentJulia Lanoë est championne du monde du grand écart stylistique : elle fait en effet partie de deux groupes aux univers radicalement différents. D’un côté, Mansfield Tya, duo acoustico-mélancolique avec la violoniste Carla Pallone, et de l’autre Sexy Sushi, duo techno-punk (on appelle aussi ça de l’electro-clash) avec David Grellier. On est à la limite du dédoublement de personnalité :

Julia Lanoë avec Mansfield Tya

Julia Lanoë avec Sexy Sushi

On ne s’attardera sur la facette Sexy Sushi que le temps de dire qu’une des chansons phares du groupe s’intitule « Meurs, meurs, Jean-Pierre Pernault ». Quant à Mansfield Tya, touchant duo nantais aux arrangements minimalistes, il mérite grandement d’être découvert. Je m’y emploie donc en partageant ce titre extrait de leur second album « Seule au bout de 23 secondes » (2009), intitulé « Je ne rêve plus »

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The Divine Comedy – Timestretched

Bon point argentJ’ai déjà parlé de Neil Hannon, le cerveau de The Divine Comedy…  Après quelques albums salués par la critique (Liberation, Promenade…), l’anglais était progressivement tombé dans une surenchère aux orchestrations pompeuses, oubliant parfois au passage d’écrire de bonnes chansons. La prise de conscience de cette dérive le conduisit à livrer en 2001 un très bel album justement intitulé Regeneration, laissant de coté la grandiloquence passée pour revenir à une écriture plus dépouillée. « Timestretched » est le premier titre de cet album, l’entrée en matière de ce retour aux fondamentaux…

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Saez – Chatillon sur Seine

Décidément, Damien Saez n’arrête pas… Il nous avait déjà fait le coup du triple album en 2008 avec Varsovie – L’Alhambra – Paris dont l’album Paris, également vendu séparément, recélait plus d’une chanson du genre qui prend aux tripes. Après quelques autres productions sorties dans l’intervalle, Saez a remis ça en septembre dernier avec un nouveau triple opus: Messina, et ce n’est pas fini, puisqu’il annonce encore un autre album pour décembre…

D’aucuns pourront objecter son timbre un peu nasillard, ou ses révoltes parfois adolescentes, mais quand même, il y a un talent certain chez ce garçon. Ce n’est pas William Sheller qui me contredira, lui qui a aidé Damien Saez à trouver un label lorsque celui-ci débutait.

Difficile de choisir un titre du triple album Les échoués – Sur les quais – Messine que constitue Messina… C’est bon, mais aussi varié : alors que le rock domine dans « Sur les quais », « Messine » repose sur un orchestre symphonique. Trois albums, trois styles… Mais comme il faut bien choisir, j’ai fini par retenir le titre qui clôture le triple album, « Châtillon sur Seine », une sorte de « Mistral gagnant » en version Léo Ferré, dont j’ai découvert a posteriori que c’était également le préféré de Saez lui-même comme il l’expliquait dans une interview sur France Inter.

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Si cela vous a plu, mais qu’un triple album c’est long, je vous recommande en vrac les chansons « A nos amours », « Les fils d’Artaud », « Ma petite couturière » ou encore « Les meurtrières »…

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