Low – Lullaby († Mimi Parker)

Ils ne sont pas si nombreux, les artistes à avoir fait l’objet de trois articles sur Bonnes Notes.

Low en fait partie, et c’est avec tristesse qu’on lui en consacre un quatrième et probablement dernier : Mimi Parker, cofondatrice, chanteuse et batteuse du groupe, s’est éteinte hier à 54 ans au terme d’un combat de deux ans contre le cancer.

Low était un trio de Duluth (Minnesota) composé du couple de mormons formé par Alan Sparhawk et Mimi Parker, et complété d’une succession de bassistes au fil des presque 30 ans de carrière du groupe.

Alan Sparhawk était à son corps défendant l’inventeur du slowcore, un style musical dont Low était un des seuls représentants, un rock depouillé et ralenti à l’extrême. Qui avait la patience de laisser venir à lui leurs notes parcimonieuses était récompensé par des moments de grâce suspendus.

Après plus de 20 ans de carrière et un virage vers des titres un peu plus lumineux, Low s’était reinventé dans des expérimentations électroniques aussi audacieuses que passionnantes. Bien que radicalement différent de leurs précieux premiers opus, on avait particulièrement aimé leur avant-dernier album Double negative, le dernier sorti avant que la maladie ne se déclare.

Pour accompagner Mimi Parker dans son sommeil malheureusement définitif, réécoutons la chanter la Lullaby extraite du premier album de Low We could live in hope et emblématique des débuts radicaux du groupe :

Articles précédents:

Low – Always trying to work it out [Critique album: Double Negative]

Vingt cinq ans après leur formation puis la sortie de leur premier album I could live in hope et ses notes suspendues, Low continue de fasciner. En témoigne ce nouvel album, Double negative, où les inventeurs à leur corps défendant du « slowcore », sorte de rock minimaliste au tempo très lent, parviennent à se renouveler. Après avoir initié un style auquel ils se conformeront pendant une décennie, leur musique va peu à peu évoluer avec l’introduction d’instruments autres que le trio guitare/basse/batterie, et l’augmentation ponctuelle du tempo sur certains titres plus enjoués (toutes proportions gardées). Low marque une rupture stylistique plus franche en 2015 avec l’avant-dernier album Ones and sixes, qui voit l’utilisation plus massive de l’électronique dans la musique du groupe, même si celle-ci avait déjà fait quelques incursions dans leur discographie antérieure (Drums and guns – 2007). Ce nouvel opus Double negative est l’aboutissement réussi de cette mue, où la batterie acoustique a quasiment disparu et où guitare et basse se font discrètes, noyées dans les traitements électroniques.

Le groupe n’a jamais particulièrement cherché à faire des albums accrocheurs, et cette nouvelle livraison n’en est que la confirmation. A la manière de Portishead (en plus prolifique) qui a fait fi de la popularité pour livrer des disques de plus en plus hermétiques et sans concessions, Low va au bout de la route qu’il s’est tracée et produit un album extrême, mais extrêmement intéressant.

Si Ones and sixes était un également un album réussi mais plus immédiatement plaisant, Double negative en est le double obscur. Il fait écho à son prédécesseur, tel une ombre projetée distordue par les traitements infligés aux morceaux en post-production. On pense au Consumed de Plastikman ou au Loveless de My bloody Valentine pour le jusqu’au boutisme de la démarche, menant à des albums ardus dont la beauté aride ne se révèle pleinement que lorsqu’on prend le temps d’apprendre à en apprécier les richesses.

Bien que Double negative comporte des morceaux extrêmes à la limite du bruitisme tels que Quorum ou Tempest, on y trouve également des titres plus aériens comme Fly ou Always trying to work it out. Mises ensemble, ces chansons constituent une nouvelle pierre, diamant noir aux reflets parfois lumineux, qui vient couronner l’édifice déjà imposant que représente la discographie des mormons du Minnesota. A écouter et à réécouter…

Low – The innocents (album: Ones and sixes)

Un nouvel album de Low est toujours une bonne nouvelle. Groupe fondateur et plus ou moins unique représentant du courant slowcore, Low nous a habitués depuis 20 ans à de majestueux albums batterie/basse/guitare au tempo (très) lent, et dont la mélancolique beauté doit beaucoup aux harmonies vocales d’Alan Sparhawk et Mimi Parker. Si le couple de mormons nous avait livré récemment des disques plus lumineux, c’est par contre la première fois que l’électronique y occupe une place notoire, principalement au niveau des rythmiques. Bref, sans perdre son âme, le groupe apporte une touche de renouvellement à son œuvre. Et l’on s’en réjouit.

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L’album complet, globalement très réussi, est en écoute gratuite complète sur Bandcamp (du moins à l’heure actuelle)

Low – Just make it stop

low-mimi-300x199Apparu au début des années 90, Low est parfois classé dans le mouvement Slowcore, style dont le groupe serait même le fondateur. Et quasiment le seul représentant, avec peut-être quelques autres comme Codeine, Smog et éventuellement les Red House Painters (que je rangerais plutôt dans le folk). Bref, dire que Low fait du slowcore, c’est un peu dire que Low fait du Low.

Le slowcore est né en pleine vague grunge, comme un contrepied un courant dominant de l’époque : face à la furie des Nirvana, Hole et consorts, Low décida de faire de la musique certes avec de la guitare électrique et de la batterie, mais en jouant très très doucement et très très lentement. On peut trouver ça très très ennuyeux, ou très très beau (c’est également un peu le problème des Red House Painters, désormais Sun Kil Moon, que d’aucuns -dont moi- adorent, alors que d’autres les trouvent plats et soporifiques au plus haut point)

Le noyau dur de Low, originaire de Duluth, Minnesota, est composé de Alan Sparhawk et Mimi Parker, mariés et mormons à la ville. Moins jusqu’auboutiste dans sa démarche qu’à ses débuts, le groupe vient de sortir son dixième album studio, The invisible way. En pré-écoute avant sa sortie, j’avais trouvé qu’un titre de l’album sortait du lot (ou devrais-je dire du Low? Ce que je suis drôle, parfois), et c’est apparemment celui que le groupe a choisi comme single.

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Red House Painters – Summer dress

Les Red House Painters furent un des groupes de l’écurie 4AD déjà évoquée dans le post précédent. Projet du californien Mark Kozelek, celui-ci officie désormais sous le nom de Sun Kil Moon, mais si le nom a changé, le style musical reste le même : de délicieuses ballades acoustiques, s’étirant parfois sur 6 ou 7 minutes, et portées par la voix apaisante de Mark Kozelek.

En cette saison estivale, c’est le titre Summer dress que j’ai choisi, extrait du très bel album Ocean Beach, publié en 1995 chez 4AD.

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