Il y a maintenant presque un siècle, un groupe de compositeurs de Darmstadt (Allemagne), mené par Schöenberg, établissait les règles de la musique « sérielle », posant ainsi les fondements de la musique atonale : la notion de tonalité (Do majeur, etc) était abolie, et les repères pour l’auditeur aussi… A leurs détracteurs, il affirmaient que le public n’était pas prêt, qu’ils étaient en avance sur leur époque, et que ce n’était qu’une question de temps avant que le public se mette à apprécier leur musique. Quatre-vingt dix ans plus tard, alors que la majorité de la musique contemporaine poursuit dans cette voie, 99% de la population trouve toujours inaudible ladite musique atonale, et son seul usage « grand public » se trouve dans les musiques de film pour créer une tension au moment où l’abominable serial killer s’apprête à frapper… Considérés comme réactionnaires par les héritiers de Schöenberg (Boulez et consorts), certains compositeurs contemporains se sont néanmoins détournés de cette voie radicale, pour revenir à un peu plus de tonalité. Le Polonais Henryk Gorecki, décédé en 2010, est de ceux-là. La pièce que nous écouterons aujourd’hui n’est pas la plus classique qu’il ait faite (son « tube » est sa 3e symphonie, que je vous proposerai aussi à l’occasion), mais elle témoigne d’une volonté de retour aux sources, notamment en se réappropriant des morceaux traditionnels polonais. Bref, si les harmonies sont plus complexes que celles des chansons de Céline Dion, on est également loin de la suite de notes aléatoires que certaines pièces du répertoire contemporain peuvent évoquer. Et c’est tant mieux.
c’est une écoute ardue en effet….
je suis partagée parce qu’il y a des instants très agréables et d’autres où j’avais envie d’arrêter le morceau. (mais j’ai tenu bon…!)
Sans doute à réécouter…
Merci en tout cas.
J’ai hésité entre deux pièces vocales de Gorecki, l’autre étant plus facile d’accès (je la mettrai probablement une autre fois), mais je souhaitais quand même sortir un peu des harmonies « classiques », j’ai donc opté pour celle-ci. Certains passages sont en effet un peu ardus, mais comparé à la musique sérielle, ça reste de la variété 😉 Voici un exemple d’une pièce de Boulez basée sur le sérialisme intégral: Polyphonie X. Bon courage (le doliprane est dans le tiroir de gauche de la commode…)