Le morceau du jour est un titre du nouvel album d’Austra, sorti il y a quelques semaines. Si l’atmosphère synthétique époque new wave est toujours présente, ce deuxième opus délaisse cependant les ambiances darkwave du premier album Feel it break (paru en 2011) au profit d’arrangements un peu plus légers et dansants. Sur Olympia, le groupe de Toronto fait la part belle aux sons analogiques enregistrés live, mais si le style musical a évolué entre leurs deux albums, on reconnaitra sans peine le côté mélancolique du trio porté par la voix si caractéristique de Katie Stelmanis, chanteuse de formation classique qui a délaissé le chant lyrique pour se consacrer à la pop électronique.
Pop électronique
M83 – Midnight City
Si vous vous demandez quelle est la musique qui habille la pub du moment pour la Renault Captur, ou si vous vous êtes demandés l’année dernière quelle était la musique qui habillait le générique de l’Euro ou la pub pour le Samsung Galaxy Tab 2, une seule et même réponse : Midnight City, de M83.
Duo antibois* à l’origine fondé en 1999, désormais réduit à un seul membre, M83 (du nom d’une galaxie) est longtemps resté un groupe assez confidentiel en France, alors qu’il bénéficie d’une renommée bien établie outre-atlantique. J’en veux pour preuve qu’il lui a été confié la BO du blockbuster américain Oblivion (avec Tom Cruise) qui vient de sortir sur les écrans.
Un peu comme Woodkid, on peut soit trouver M83 soit superbe, soit d’une vacuité pompeuse (version grosses nappes de synthé, au lieu des cuivres chez Woodkid), mais force est de constater que ce titre est très efficace. On lui reprochera juste le solo de saxo à la fin, exercice considéré d’un goût douteux depuis le milieu des années 80.
*ce qui signifie « originaire d’Antibes », et non pas « militant pro-déforestation »
Depeche Mode – Broken
En voilà une bonne nouvelle… Vingt ans que le fan de Depeche Mode que je fus dans les années 80 attendait un digne successeur aux albums de la grande époque : les Black Celebration, Music for the masses, Violator, Songs of faith and devotion… On avait fini par cesser d’y croire, par se dire que l’ère du Depeche Mode créatif et inspiré était révolue à jamais, même si leur précédent opus Sounds of the universe, sans être totalement transcendant, les avait remis sur la pente ascendante, avec notamment l’imparable single Wrong. Et puis vient ce nouvel album, Delta Machine, dans lequel on retrouve un Depeche Mode au meilleur de sa forme. Le son est peut-être moins novateur qu’a l’époque de Black Celebration, où Martin Gore samplait le bruit d’une masse sur un bloc de pierre ou celui d’un objet cliquetant contre les rayons d’une roue de vélo (Blasphemous rumours), mais il garde une vraie identité. Et surtout, l’inspiration et la qualité des compositions sont de retour.
C’est le titre Broken que j’ai choisi comme extrait de ce nouvel album.
Archive – Controlling crowds
Troisième sortie du moment : le nouvel Archive est dans les bacs. C’est pour moi l’occasion de commencer à écouler mon stock de titres d’Archive. Groupe créé à l’origine par deux « requins de studio » (musiciens aguerris gagnant leur vie en écumant les sessions d’enregistrement), il faut bien dire que les deux lascars connaissent les ficelles du métier. Arrangements pertinents, production léchée, Archive nous livre régulièrement des titres d’une efficacité redoutable.
Au cours de sa carrière, le groupe s’est aventuré dans divers styles musicaux avec plus ou moins de réussite, changeant de chanteurs/chanteuses au fil des albums. Avant ce nouvel opus intitulé « With us until you’re dead », que l’on peut voir comme un genre de synthèse des différents styles explorés par le groupe, Archive avait livré un double album en deux temps : « Controlling Crowds » suivi d’un « Controlling Crowds (Part IV) », qui marquait un retour vers le style plus électronique / trip-hop du premier album, registre dans lequel ils excellent particulièrement. Faute d’un titre aussi réussi dans le nouvel album (qui est loin d’être mauvais pour autant), c’est le titre éponyme de l’album « Controlling Crowds » sorti en 2009 que nous allons écouter. Le morceau dure plus de 10 minutes, mais on n’a pas le temps de s’y ennuyer : Archive, qui est relativement coutumier du fait, maîtrise l’art de développer un thème musical.